Démarrer ou arrêter la musique
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TURKISH STAR WARS

Résumé : Murat, pilote de vaisseau spatial, et son coéquipier combattent des extra-terrestres. Ils s'égarent sur une planète, qui sera prise d'assaut par l'Empire Tyrannique. Les impérialistes comptent dominer l'univers grâce à l'intelligence humaine : Ils prennent des cerveaux humains pour constituer un seul cerveau gigantesque. Murat combattra l'Empire et deviendra le très légendaire homme qui sauva le monde.

Les Bijoux du Cinéma par Sylvain :
Incroyable ! Un film merveilleux, une oeuvre surprenante, un joyau du Cinéma Turc, une preuve que le ridicule ne tue pas, une bouse sans nom, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le Nanard Magistral qu'est Turkish Starwars.
Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de choses à dire sur ce film ; aussi, il ne se critique pas : il se regarde... en riant. Imaginez seulement : après l'explosion de leur vaisseau spatial, Ali et Cuneyt se retrouvent sur terre pour sauver le monde, là ils essuieront les sournoises et puissantes attaques d'ours en peluches, robots, épouvantails, momies en carton et autres créatures en latex ; mais ces effrayants ennemis n'inquiètent pas nos valeureux pompistes, doués d'une force Herculéenne qui les rend indestructibles.
En grand artiste moderne, le réalisateur, laisse au spectateur le plaisir de décider de la source de cette force : à savoir, leur cerveau humain, une histoire de cyborgs ou bien leur immense confiance en eux.
Là où certains " Nanards " tels La Revanche de Samson n'avait strictement rien à foutre du résultat final, Turkish Starwars fait un gros effort de scénario et tout se tient (enfin presque tout, ça reste un nanard quand même). En effet, plusieurs fois l'on se fait ridiculiser par l'auteur en disant "tiens ça c'est débile"... et, 10 secondes plus tard, une explication (pas terrible, bien souvent, mais une explication quand même) vient vous faire passer pour des idiots. Mais c'est, du reste, un ridicule difficilement comparable à celui qui doit s'abattre chaque jour sur quiconque ayant "travaillé" sur ce film.
Conseil de visionnage: dans tout nanard, il est important de regarder à plusieurs le film pour pouvoir en rire ; dans L'Homme Qui Sauva Le Monde il est indispensable de regarder le film à plusieurs pour pouvoir le suivre car, régulièrement les effets spéciaux sont tellement mauvais qu'on ne comprend pas se qui se passe, il faut donc demander aux autres spectateurs ce qu'ils ont compris.
Exemple : "Mais qu'est ce qu'il fait avec son casque assis dos à une télé qui diffuse des images de Star Wars en boucle ? Ah mais j'ai compris il est sensé être dans un vaisseau spatial en fait."
Enfin, il m'est impossible de terminer cette présentation sans vanter les qualités de gestionnaire de l'auteur/producteur/réalisateur/maquilleur/ingénieur du son qui a su faire un film long d'1h30 avec 40 minutes de pellicule. Cette prouesse technique a été réalisée en empruntant, avec parcimonie, quelques extraits d'autres films et en réutilisant ça et là ses propres scènes, grâce à des subtiles procédés de collage, dont seul un oeil avisé pourrait dévoiler la supercherie.


Thomas U. :
Voilà, voilà, j'ai enfin pu voir Duniayi Kurtaram Adam ("L'homme qui sauva le monde", Ou Turkish Star Wars) en entier.
90 minutes de délire total.
Le film commence par 10 longues minutes d'images de Star Wars épisode IV, coupées, collées, raboutées, sur une voie off en turc qui nous explique que la Terre a été détruite par le Sorcier, et que 2 héros turcs ont été envoyés dans l'espace, sur fond d'explication absconse.
Puis nous voyons nos 2 héros turcs dans une homérique bataille spatiale qui ferait passer la bataille de Yavin pour... eh, mais attendez, c'est la bataille de Yavin !
En effet, les 2 acteurs turcs sont simplement affublés de casque de mobylette surmonté d'écouteurs Philips de 1982, et placés devant un écran où passe des images de la Guerre des étoiles. Ils bougent la tête pour donner l'impression d'être en plein combat, et s'encouragent l'un l'autre.
Inutile de préciser que l'effet est saisissant.
Puis, sans qu'on sache pourquoi, nos 2 héros se retrouvent sur une planète a priori désertique, mais ils espèrent qu'elle ne soit peuplée que de femmes (les héros sont deux gros machos turcs sûrs d'eux et maîtres en kung-fu turc, qui consiste à violemment démembrer de gentils nounours roses qui ont pour larynx un pot d'échappement de 103 SP).
Mais ils tombent rapidement sur un os. Des cavaliers squelettes qu'il dérouillent fastoche en accéléré, en esquivant aisément leur lances en carton mou.
Puis ils rencontrent les habitants de cette planète, où vécut la civilisation ancienne des humains, qui leur expliquent que leur mission est de tuer Le Sorcier, le gros méchant du coin, qui compte devenir un dieu surpuissant en s'emparant d'une épée en contreplaqué doré et d'un cerveau, doré aussi.
Puis vient l'entraînement, que dis-je, le rite initiatique, pour nos deux héros.
Sur le thème bien connu d'Indiana Jones (le fameux Ta Tatata), Cuneyt Arkin (le Alain Delon turc), et son pote, frappent des rochers, tapent leurs mains dans le sable, s'attachent deus blocs de granit en polystyrène aux mollets et sautent sur des trampolines, avant de faire exploser des rochers.
Ensuite, baston, baston, et encore baston, contre des squelettes, des nounours roses qui finiront tranchés en deux ou transpercés par le coup de tatane vengeur de Cuneyt Arkin, des statues dorées, puis un combat dantesque contre un vilain droïde, où les coups sont si violents qu'ils arrachent des morceaux de pellicules (les mecs ont gratté à même la pellicule pour souligner la violence des coups). Entre temps, une romance avec une autochtone, une trahison, un cours de théologie sur l'Islam, une épée en bois transformée en gants Mapa magiques, et j'en passe. Tout ça filmé en accéléré, avec des trampolines, sur le thème d'Indiana Jones coupé à chaque bourre-pifs parce qu'il n' a qu'une seule piste sur le magnéto, et avec des stock-shot d'Egypte et de documentaires.
Enfin, un combat final titanesque entrecoupé d'images de l'Etoile Noire, et un méchant qui finit coupé en deux dans le sens de la hauteur grâce à un habile trucage.
On passe les 10 dernières minutes du film en apnée, coupé en deux, les mâchoires tétanisées et les abdominaux déchirés par l'effort.
Un film-somme, une oeuvre, sans doute l'un des plus gros nanars de tous les temps.
Bénis soit Cetin Inank et Cuneyt Arkin.


Guillaume cinéma :
Et l'homme qui sauva le cinéma Turc : Cuneyt Arkin. Pour moi le meilleur de ses 400 films. Environ 15 min de tournage, le reste étant tiré directement de produits américains ayant déjà fait recette ailleurs (Star Wars et Indiana Jones pour la bande son).
Bon la table de mixage déconne un poil mais là vous chipotez. Le tout pour un résultat légèrement plus islamiste, mais les artistes se doivent d'être engagés. A noter l'astuce pour les effets spéciaux : pensez à fouiller le grenier vous y trouverez peut-être le vieux casque de mobylette de Papy ou la vieille passoire de Tante Ursule et hop des casques d'astronautes à pas cher !
Suffisait d'y penser, l'argent ne fait pas tout. Sinon j'ai cru apercevoir que plusieurs scènes étaient repassées plusieurs fois pour faire durer les combats. Je me félicite d'une telle attention tant cette méthode est utilisée avec parcimonie et subtilité.
Mais ne nous arrêtons pas à ce détail pour ce qui est à ce jour la plus belle production artistique turque, loin devant la médiocre basilique Sainte-Sophie. Une oeuvre humaniste à conserver... à l'abri de la lumière.


Durée : 1h30

Heureux possesseur : Sylvain


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Contact : lerocdelatlas@gmail.com