Démarrer ou arrêter la musique
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MAMBA

    
Un tueur à sang froid.

Le plus dangereux des reptiles.

Résumé : Froid, méthodique et toujours tiré à quatre épingles, Gene n'est pas un homme qu'une femme peut plaquer comme ça. A Eva, son ancienne maîtresse, il fait le plus cruel des cadeaux d'adieu : un mamba, le serpent le plus venimeux du monde. Enfermée dans son loft en présence du reptile, Eva n'a aucune chance de survie. C'est du moins ce que pense Gene qui, à distance, suit la chasse de son serpent...

Mamba est un thriller d'épouvante d'une efficacité redoutable.


Guillaume cinéma :
Dans la série des films de reptiles (pas que des serpents, n'oubliez pas "le dieu alligator"), je demande Mamba, qui se détache des autres par son originalité. On y compte en tout et pour tout quatre acteurs (croyez-moi par pitié) dont deux sont tués par le petit serpent et deux qui n'apparaissent pas plus de trois minutes.
C'est vous dire le carnage puisque la moitié des acteurs sont tués.
Une réflexion poussée sur la condition féminine où l'on apprendra finalement que "la liberté n'existe pas", une maison à faire pendre bon nombre d'architectes dignes de ce nom, et des éléments de film d'horreur disséminés dans une désorganisation et un non-sens complet.
Un serpent qui se téléporte mais qui pourtant n'est pas d'une vivacité hors du commun car il est incapable de mordre une femme qui marche, et qui ne se doute pas qu'un serpent hyper agressif (dû aux hormones injectées) la traque.
Un navet hors concours mais il est vrai que tout le monde ne peut pas avoir le luxe de se payer Jürgen Prochnow.


Les bijoux du cinéma par Sylvain :
Voici un long film très particulier, sous des apparences de vide absolu (quatre acteurs et peut-être en tout et pour tout 15 minutes de dialogue), cet efficace nanard regorge d'éléments ridicules. Gare au nanarophile blasé, il faut vraiment vouloir les chercher et ce n'est pas chose facile car il faut bien le dire : "qu'est ce qu'on se fait chier !"
En effet, avec une histoire se déroulant dans une maison dont l'architecture fantastique est proprement incompréhensible (échelles n'importe où ; escaliers extrêmement dangereux à pic sans rambarde de 3 mètres en moyenne), les artistes qui ont réalisé Mamba ont tout misé sur l'esthétique… en oubliant tout le reste.
Un film qui se veut esthétique donc, où chaque plan pourrait être figé et transformé en photo.
Pourtant, le mot "cliché" ne saurait trouver plus de sens que dans ce film.
Mamba c'est donc un film vraiment mauvais, c'est un film vraiment chiant, mais Mamba c'est aussi :
  • des faux plans avec des bottes qui apparaissent magiquement à l'écran,
  • un serpent qui flotte dans l'air,
  • une fille dont le teint passe de celui de cadavérique à celui de Blanche Neige en une seconde,
  • des scènes de course-poursuite entre l'héroïne et le serpent qui sont comparables aux courses-poursuites de Droopy : quelle que soit la vitesse de l'héroïne, chaque cachette qu'elle trouve est déjà occupée par le serpent,
  • un comportement très nanard des personnages : lorsque l'héroïne se rend compte que la flamme de son briquet fait peur au reptile, au lieu de trouver un moyen de faire un peu de feu pour le garder éloigné jusqu'au matin, elle s'amuse à chambrer le serpent en le menaçant avec son briquet "t'as peur du feu hein saloperie !" dit-elle le regard sadique.
Quand évidemment son briquet s'éteint… "Ah ah ah !" pense-t-on alors. Notons que peu après, l'héroïne décide finalement de mettre le feu à la maison. Certes elle est enfermée dedans et l'on peut considérer son choix de destruction du serpent comme peu stratégique pour sa propre survie, mais il faut prendre en compte le fait que le feu c'est cool et que ça faisait des jolies images pour le film. Il est toutefois difficile de pardonner au réalisateur d'avoir oublié que la maison est en flamme puisque après cette scène l'action du film se déroule encore tranquillement, pendant un bon quart d'heure, sans flammes ni fumée jusqu'à la fin du film.
Pour une raison extrêmement nanarde que je ne peux dévoiler, le méchant sait à distance si oui ou non le serpent est mort, quand ce dernier va bientôt mourir, le méchant décide de rentrer dans la maison, armé… d'un club de golf.
Alors là, c'est de la haute volée : de deux choses l'une, soit le méchant sait que le serpent est mort… et donc le scénariste a oublié que le serpent devrait être mort ; soit le méchant sait que le serpent n'est pas encore mort mais décide quand même de pénétrer dans son antre quasiment sans protection… parce le producteur n'avait pas les moyens d'acheter d'autre accessoire qu'un club de golf pour faire office d'arme.
Toujours est-il que cela nous amène sur un truc énorme : un piège où la fille fait semblant d'être morte pour que le méchant se fasse mordre par le serpent… et pendant ce temps-là, le méchant lui explique pourquoi il a fait tout ça. L'excuse du film pour cette succession de maladresses, de vide, de clichés et d'erreurs est que le méchant a enfermé la fille avec un serpent venimeux pour la sauver de cette société qui l'aurait changée : "Tu aurais fini par devenir stupide et prétentieuse." En même temps, "prétentieuse" c'est ce qu'elle est tout le long de sa superbe tirade analytique de la psychologie de son amant. Et "stupide", ben disons qu'il lui faut 4 coups de téléphone anonymes à 20 minutes d'intervalle sur sa ligne qui autrement ne fonctionne sur aucun appel sortant, pour qu'elle comprenne que le serpent venimeux tropical surexcité qui se trouve chez elle, son emprisonnement dans sa propre maison et la prise de contrôle de sa ligne téléphonique, sont dus à une personne qui lui veut du mal.
Mais ce qui fait la force de ce chef d'oeuvre, c'est que les plus beaux moments de nanards sont subtiles.
Au début du film, un spécialiste des serpents est dupé par le méchant et se retrouve enfermé dans la voiture avec le serpent. Passons sur le fait qu'un professionnel qui a capturé des tas de serpents dans sa vie panique et se fasse mordre comme un novice en essayant de sortir de la voiture. Passons sur cela pour découvrir la magie de Mamba !
Rappelons nous qu'une morsure du plus violent des venins sur terre, en combinant neurotoxines et hémotoxines, ne tuerait pas et même ne paralyserait pas un homme en moins de 10 minutes.
Notre homme meurt en moins de 15 secondes.
Seule possibilité plausible (ne parlons même pas de logique) un gaz ultra-toxique ou soporifique ?
Il ne s'agit pourtant pas d'un gaz car, du gaz soporifique, le méchant en met dans la voiture par la fenêtre pour endormir le serpent : il en diffuse maximum 40cl à l'intérieur des 500 litres de l'habitacle de la voiture pour endormir le serpent… mais ça marche quand même parce que c'est du super super bon gaz soporifique.
A la fin du film, le piège que tend l'héroïne au méchant est lui aussi très haut en nanardise : passons sur le fait qu'elle ait réussi à avoir le calme nécessaire pour disposer le serpent dans la boîte ouverte sans se faire mordre alors que plutôt dans le film elle paniquait tellement qu'elle a saccagé la moitié de sa maison et brûlé l'autre moitié ; passons sur ce détail et avançons vers l'émerveillement. Sans aucune explication (sinon le fait qu'elle pratique la méditation), l'héroïne arrive à comprendre que le méchant a injecté au serpent une hormone qui le tuera s'il ne mord personne avant un temps donné. Mieux ! Elle arrive à connaître l'heure limite et décide donc de s'allonger comme une morte sur le sol à côté d'une réplique de Mamba en plastique pour faire croire que le serpent est mort.
On ne le dira jamais assez, et Mamba est là pour nous le rappeler, il faut toujours avoir une réplique de Mamba en plastique chez soi...


Durée : 1h53

Heureux possesseur : Guillaume


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